Avec Armor, Sylvester Stallone, où plutôt sa voix française, devient le sujet d’une expérimentation unique de doublage par intelligence artificielle mais aussi d’une polémique grandissante dans le monde du doublage. Cette initiative, initialement non destinée à être diffusée, soulève des questions cruciales sur la qualité technique, l’éthique et l’avenir des métiers du doublage.
🔴 Que faut-il retenir de l’expérimentation sur Armor?
Armor serait le premier film intégralement doublé par une IA ? De mon point de vue, il n’est pas certain que ce type de production sorte réellement, pour le moment. Dans un premier communiqué Aurore Bergé, actuelle Ministre déléguée chargée de l’Égalité femmes-hommes et fille d’Alain Dorval, annonçait avoir donné un accord pour utiliser une voix clonée de son père.
Mais après le bad buzz, elle partage un démenti, précisant qu’Eleven Labs a été autorisé uniquement à tester ses capacités technologiques avec la voix du comédien. La diffusion du résultat n’était pas dans l’accord initial. Depuis, Eleven Labs a retiré sa publication sur X. Reste à voir dans les jours qui viennent l’aboutissement de cette polémique qui enfle. L’information est suivre sur Checknews de Libération qui reprend l’intégralité de la chronologie. Ils précisent qu’ElevenLabs et Lumiere Ventures (Production du film) évoquent qu’un doublage traditionnel a été effectué. Il faut donc s’attendre à une nouvelle voix pour Silverster Stallone dans ce film.
Cette expérimentation visait à recréer la voix d’Alain Dorval, décédé en février 2024, qui était depuis des décennies le doubleur français emblématique de Stallone. Grâce à des enregistrements d’archives, la voix de Dorval a été clonée pour donner vie aux dialogues du personnage principal. Cependant, ce test a révélé de nombreuses failles, notamment sur le plan émotionnel et technique.
🔴 Pourquoi le résultat est-il si décevant ?
À l’écoute de la bande-annonce, il apparaît clairement que le résultat n’est pas à la hauteur des attentes. Tout d’abord, la voix clonée manque cruellement d’émotion. Les nuances et intonations, si essentielles pour transmettre le charisme et la force de la voix d’Alain Dorval, sont totalement absentes. Le doublage semble mécanique, incapable d’apporter de la profondeur aux dialogues.
Ensuite, le mixage audio pose problème. La voix synthétique se détache maladroitement des autres performances, créant une incohérence sonore évidente. Le rendu semble bâclé, comme si cette voix avait été posée à la va-vite, sans le soin habituellement apporté à une production audio-visuelle. Ces imperfections renforcent l’idée que la technologie, aussi puissante soit-elle, ne peut encore remplacer l’art subtil du doublage humain.
🔴 Le doublage par IA signe-t-il la fin des doubleurs ?
Cette question est au cœur des débats. Si l’intelligence artificielle peut transformer la voix d’un acteur pour qu’il parle dans une autre langue avec une synchronisation labiale parfaite, quelle place restera-t-il pour les doubleurs traditionnels ? On pourrait imaginer un futur où un acteur étranger parle français avec sa propre voix et ses intonations, éliminant ainsi le besoin de comédiens pour l’incarner dans une autre langue, mais en fait non.
Les doubleurs ne sont pas uniquement des interprètes vocaux. Leur rôle est aussi d’adapter les dialogues aux spécificités culturelles et linguistiques de chaque pays. Une blague, une expression ou une référence anglaise doit souvent être reformulée pour fonctionner en français. Ce travail d’adaptation, essentiel pour garantir la fluidité et l’efficacité des dialogues, ne peut être réalisé que par des professionnels maîtrisant à la fois la langue et la culture.
Si le métier évolue, il est peu probable qu’il disparaisse. Les doubleurs pourraient collaborer avec l’IA, prêtant leur sensibilité et leur talent pour enrichir les voix synthétiques. Ils deviendraient des metteur en scène de voix IA, apportant à l’intelligence artificielle ce qu’elle ne peut encore reproduire : l’humanité.
🔴 Quel avenir pour le doublage face à ces transformations ?
Le monde du doublage est déjà en résistance. L’association Les Voix, regroupant des doubleurs français, a lancé le hashtag #TouchePasAMaVF pour sensibiliser à ces bouleversements technologiques. Ils dénoncent le risque d’un appauvrissement émotionnel dans les productions et défendent l’importance de leur métier dans la chaîne de création audiovisuelle. De plus, l’impact n’est pas limité aux comédiens, mais aussi à tout les corps de métier de la production audio.
Pour autant, cette transition technologique pourrait ouvrir la voie à une nouvelle collaboration entre humains et machines. Dans les années à venir, le doublage pourrait devenir une discipline hybride, où l’IA et les doubleurs travailleront main dans la main. Ce partenariat, basé sur l’innovation et l’art, pourrait enrichir les productions tout en conservant l’émotion et l’authenticité qui font la richesse du cinéma.
🔴 Conclusion : l’équilibre entre tradition et innovation
L’expérimentation sur la bande-annonce d’Armor met en lumière les possibilités mais aussi les limites de l’intelligence artificielle dans le domaine du doublage. Si ces technologies permettent des avancées impressionnantes, elles ne peuvent encore remplacer la créativité et la sensibilité humaine.
L’avenir du doublage dépendra de sa capacité à évoluer, à s’adapter à ces nouvelles méthodes sans perdre son essence. Les doubleurs auront un rôle à jouer, non pas en concurrence avec l’IA, mais en collaboration avec elle, pour créer des expériences toujours plus immersives et universelles.
Pour découvrir Alain Dorval et son beau métier ⤵️
Cet article a été co-écrit avec ChatGPT, un outil qui, lorsqu’il est utilisé avec parcimonie, peut enrichir une réflexion humaine. Mais la plume, les idées, et l’émotion restent bien celles de l’auteur.