À quoi ressemblera le futur du métavers ? Dans une interview réalisée pour Realite-Virtuelle.com, j’ai exploré les promesses et les défis de cette technologie en pleine mutation. Entre applications concrètes, obstacles à surmonter et comparaisons avec l’évolution d’Internet dans les années 2000, découvrez pourquoi le métavers est bien plus qu’un effet de mode.
🔴 Qu’est-ce que le métavers ?
Le métavers est un univers virtuel immersif, social et persistant, où les interactions humaines sont augmentées par des avatars et des environnements numériques. Quand on parle de Metaverse, on parle de l’évolution d’internet. Ce concept, popularisé par des œuvres comme Snow Crash et Ready Player One, promet un futur où la frontière entre réel et virtuel s’estompe.
Aujourd’hui, les plateformes comme Sandbox et Decentraland permettent d’explorer des environnements numériques, mais ces expériences restent encore méconnues. Lors de mes interventions dans des écoles de communication, je pose souvent deux questions aux étudiants : « Qui possède un casque de réalité virtuelle ? » et « Qui utilise un portefeuille de cryptomonnaie ? ». La réponse est presque toujours la même : très peu. Cela montre bien que le métavers, et plus largement le Web3, tel qu’il est conçu actuellement, n’est pas encore accessible au grand public.
🔴 Pourquoi le grand public reste-t-il à l’écart ?
Un des problèmes majeurs du métavers est qu’il n’a pas été conçu pour Mme Michu, cette figure emblématique de la personne non technophile, installée dans son canapé quelque part dans la Creuse ou ailleurs.
Plusieurs freins expliquent cette distance :
1. Des outils encore peu accessibles :
Les casques comme le Quest 3, proposés à 549,99 €, offrent une immersion impressionnante, mais leur coût et leur usage restent des barrières pour une adoption massive. Ces équipements ne sont pas encore perçus comme indispensables, à la différence des smartphones ou des tablettes.
2. Des contenus peu engageants :
Beaucoup d’expériences se contentent de reproduire en virtuel ce qui existe déjà dans la réalité, comme faire ses courses dans un supermarché ou discuter avec un conseiller bancaire. Ces usages, bien que techniquement innovants, n’apportent pas de réelle valeur ajoutée et ne captivent pas l’attention du grand public. Seul un public de gamers y trouve son compte.
Pour que Mme Michu, et plus largement le grand public, adhère au métavers, il faudra lui proposer des expériences immersives réellement pertinentes et accessibles, sans nécessiter une expertise technologique ou un gros budget.
🔴 L’immersion : une expérience humaine avant tout
Au-delà de la technologie, le métavers propose une immersion émotionnelle unique. Grâce aux avatars, ces représentations numériques personnalisées, les interactions dans un environnement virtuel peuvent provoquer des émotions réelles. Par exemple, si un avatar s’approche trop près du vôtre, vous ressentez une gêne, comme dans la vie réelle. Rapidement, les développeurs d’applications de réalité virtuelle sociale comme Meta Horizon ou VR Chat ont intégré une touche panic, permettant à l’utilisateur de s’isoler pour un temps.
C’est cette dimension humaine qui rend le métavers si prometteur. Il offre des possibilités infinies pour collaborer, apprendre, se divertir et interagir d’une manière totalement inédite.
🔴 Des exemples concrets d’usages du métavers
Malgré ses défis, le métavers offre déjà des applications intéressantes :
• Les concerts immersifs : Jean-Michel Jarre, en collaboration avec VR Room, a proposé des performances mêlant réel et virtuel, ouvrant de nouvelles perspectives pour la musique et le spectacle.
• La formation professionnelle : La SNCF utilise des simulateurs immersifs pour enseigner des gestes techniques complexes dans un environnement sûr.
• Les showrooms virtuels : Configurer une voiture ou explorer un appartement en 3D avant l’achat devient une réalité accessible et engageante.
🔴 Le futur du métavers : une mutation incontournable
Le métavers n’est pas un effet de mode, mais une évolution naturelle d’Internet. Aujourd’hui, il soulève encore des questions, mais d’ici 10 ou 15 ans, la donne pourrait changer.
Dans les années 2000, on se demandait s’il était nécessaire d’avoir un site Internet pour son entreprise. La réponse est désormais évidente : oui. De la même manière, les marques devront bientôt se poser cette question pour le métavers : « Doit-on avoir un espace immersif pour exister dans cet univers numérique ? »
Pour cela, plusieurs évolutions seront nécessaires :
• Des outils accessibles et abordables : Des casques comme le Quest 3 doivent devenir aussi courants que les smartphones.
• Des contenus captivants et innovants : Le métavers doit proposer des expériences qui ne peuvent exister ailleurs.
• L’interopérabilité des plateformes : Les mondes virtuels doivent pouvoir se connecter pour former un écosystème cohérent et riche.
🔴 Conclusion : Le métavers est-il mort ?
Absolument pas. Comme je l’ai expliqué dans l’interview pour Realite-Virtuelle.com, le métavers est en mutation. Ceux qui expérimentent et innovent dès aujourd’hui seront les pionniers d’un futur où immersion et créativité redéfiniront nos interactions numériques.
Le métavers n’est pas une question de « si », mais de « quand ». Et vous, serez-vous prêt à franchir le pas lorsque cette révolution deviendra incontournable ?